Les Inlets et les Cuts

Qu'est-ce que recouvre ces deux termes maritime ?

On parle d'Inlet sur la côte Est amèricaine pour désigner les passages étroits qui permettent au bateau d'accèder à l'océan, à la pleine mer. Aux Bahamas, en particulier dans l'archipel des Exumas les passages du banc vers les ''sound'' en fait la pleine mer ce sont les ''cuts''

En fait  ''négocier'' leur passage constitues l'essentiel des difficultés de la navigation sur la Côte Est Américaine et les Bahamas. Quand l'on dit négocier un Inlet ou un Cut, il ne s'agit pas de mots en l'air. Cet onglet se propose d'exposer le ''pourquoi du comment'' de ces dangers potentiels, car il s'agit bien de cela. 

On me demande souvent avez-vous rencontré de grosse vagues, du mauvais temps, avez-vous eu peur parfois? Eh! Bien oui! Nous avons eu peur et c'est précisément là; que les genoux nous ont pliés, ou nous avons essuyés de grosses sueurs... froides.



Les Cuts sont aussi des passages étroits pour atteindre la haute mer ou les fameux sounds bahamiens. Ce terme est d'avantage utilisé là-bas .Aux Bahamas les cuts se retrouvent entre les îles. Ils sont toujours étoits. Il faut imaginer tout l'Archipel des Bahamas comme une assiette à l'envers ou les îles et îlots on été saupoudrés au hasard à la manière de grains de sable. Par endroit les grains sont alignés et forment des chapelets d'îles comme l'archipel des Exumas. Lorsqu'ils sont plus gros ou agglomérés ou un mélange des deux on a de grandes îles comme Andross ou un vaste archipel comme les Abacos. Au cours des âges géologiques la mer a reprit ses droits par endroits pour former des bras de mer que l'on nomme là-bas des ''sounds''. Le New-Providence Channel, l'Exumas Sound, et The Tongue of the Océan en sont des exemples. A part ces ''sounds'' de profondeur abyssale ou presque, toute les eaux du plateau Bahamien sont peu profondes. Elle ne dépasse pas les 10 mètres. Vu de l'espace ces vastes étendus sont verts émeraude. C'est le ''bank'' si caractéristique.

Les inlets et les cuts sont dangereux pour les raisons suivantes.

1-Ils sont toujours sous l'emprise des courant de marée.

2-Il y a toujours un écart de profondeur important entre la pleine mer et le continent pour les inlets, entre le bank et les sounds ou l'océan pour les cuts. Cela engendre une remontée rapide des fonds qui creusent les vagues à leur abords.

3- On ajoute à cette soupe, M.Eole (toujours présent), pour perturber chacun des éléments précédents.


Voilà la table est mise.

Vent contre courant, c'est classique et on se retrouve avec des murs panachés de blanc. Ce ne sont pas les déferlantes du bord de mer habituelle, mais pas loin. Idem si la houle et la vague se heurte au courant ou au vent. Ainsi, tout marin prévoyant doit ''négocier'' ces passages en connaissant à l'avance les ingrédients de la soupe qui l'attend. Il pourra alors évaluer si son embarcation et son équipage seront en mesure de ''passer''.

Trois cas de figure peuvent alors survenir:

1- On négocie le passage à moteur (ce qui est le cas la plus tard du temps) le bateau tangue et roule beaucoup . Dans ces conditions les impuretés solides du réservoir de carburant sont mises en suspension, surtout si le réservoir n'est rempli qu'a moitié. Des corps solides se rendent jusqu'aux injecteurs. C'est la panne a coup sûr et les récifs aussi. C'est le cas le plus fréquent.

2- Le bateau roule beaucoup au point de se faire coucher sur le côté. De l'eau entre à l'intérieur de la cabine, le circuit électrique et le moteur sont envahis par l'eau . Une cascade (c'est le cas de le dire) de problèmes s'en suit, des fusibles brûlent et c'est la panne.

3- Lors de ces passages à moteur ou à voile quand la mer est forte le gouvernail supporte des pressions énormes pour maintenir le bateau sur sa coure. Si le gouvernail principal ne répond plus et qu'un gouvernail auxiliaire n'est pas rapidement mis en service, c'est encore une fois les cailloux.

Et comment on s'en sort. Suffit de choisir de ''passer'' par beau temps (vent sous les 15 noeuds) ou encore à l'étale de la marée ou avoir le courant, si on doit absolument se le taper, dans le sens du vent ou de la houle ou de la vague.  D'ou l'impérieuse nécessité d'avoir de bonnes prévisions météo et de marée. Et de les consulter bien sûr. C'est le secret.

Oups! j'oubliais un point essentiel. Les filtres de carburant seront toujours bien entretenues et le niveau des réservoirs au plus haut niveau lorsqu'on négocie leurs passages.

Voici quelques photos: cliquer sur l'image pour agrandir.

Ici l'Inlet du fleuve St-John au nord de la Floride. Les navires marchands l'empruntent pour rejoindre Jacksonville. C'est un gros inlet. Vous remarquez au premier plan les digues qui atténuent les vagues par mer forte. C'est un inlet facile a ''négocier'' si on exclut le traffic maritime des gros navires et le puissant courant de marée. Vous voyez rien de bien facile finalement.

L'Inlet de Saint-Augustine en Floride. A l'entrée de l'inlet (a droite, au haut de la photo) on distingue un arc blanc. Ce sont les vagues qui déferlent. Sur ces hauts-fonds il y a peine dix pieds. Plus les vagues du large sont hautes plus ça barattes Et au sud, une moustache blanche, même brassage ''d'idées''. Il faut enfiler les deux, largeur moyenne, 100 mètres.  Bien sûr, il y a les bouées du chenal qui montrent la voie navigable. Mais comme les bancs de sable se déplacent à la moindre tempête d'importance leurs emplacements n'est pas toujours à jour. Un inlet de beau temps uniquement.

Enfilades d'Îlots ce sont les Exumas. Le bleu foncé sur la droite c'est l'océan ou le ''sound''. A gauche plus pâle c'est le ''bank''

A nouveau les Exumas. Le filet d'eau bleu foncé entre la pleine mer et le ''bank'' C'est un cut

Le bateau au haut de l'image est a nègocieé le ''cut''

Les Bahamas de l'espace. Magnifique.





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