Pour ma mère décédée le 20 janvier 2015
Pour Ti-Mine
Alors tu sera la première du 1741 rue
Richard a faire le saut.
Nous sommes tous désemparés.
Nous sommes étonnés de ce départ,
même si les dernières années, tous les proches en conviendront, tu
n'avais plus cette étincelle qui te faisait tant aimer la vie.
Car Oui! La vie tu l'aimais et ça
paraissait.
Qu'on se souviennent comment la maison
du 1741 était acceuillante, voir même appaissante pour certain.
Cela bien sûr tennait au fait que notre père était un homme qui
aimait cette ouverture, mais c'est Ti-Mine qui en donnait la chaleur,
c'est d'elle qu'émanait la simplicité sympatique et reposante de
notre cher 1741.
Que j'aimais te faire rire Mom, il me
semblait que ça te faisait du bien, que cela t'aidait. Que le rire
était pour toi le souffle qui appaisait ton âme, que sans lui, que
sans l'humour, même parfois ironique, cela ne valait pas le coup.
Je lui ai parlé le 20 janvier dernier
le jour de son 87e anniversaire, la veille de son décès. Nous avons
jasé et rie. Ce coup de fil m'avait rassuré. Aujourd'hui de lui
avoir parlé m'aide a surmonter le chagrin. Je suis content d'avoir
échangé avec elle pour la dernière fois sur le même mode qui nous
a toujours unie, soit joie et simplicité.
Il y a pourtant une consolation, dans
le cas de Maman. C'est certain que Saint-Pierre et ces Anges ne l'a
retourneront pas en bas. Avec son charme, sa gentillesse, sa
tendresse, son beau sourire il n'y a que les Anges pour rivaliser.
Et le paradis, c'est le pays des Anges .
Si un tel lieu existe, nous tous ici
présent, qui t'avons connu, savons que c'est là , ta place. Et que
si c'est pas quelque part très, très haut, c'est assurément
quelques part très, très profondément dans nos cœurs que tu seras
désormais bien peinarde et détendue pour le reste de nos vies.
Mom, nous savons que tu as souffert,
que parfois le pas était lourd, mais je crois aussi que tes enfants
et petits enfants t'ont permis de surmonter les moments difficilles.
C'est une vie pleine que la tienne Mom, joies et peines étaient au
rendez-vous , tu as tout prit avec courage et simplicité.
Ta vie est exemplaire.
Repose en paix.
Michel
Pour mon Père décédé le 21 décembre 2015
Bonjour à tous et merci
de nous apporter votre support .
EH! Bien! Papa tu n'auras
pas tardé à rejoindre Ti-Mine. Tu t'es pourtant battu comme un
chef.
Vous ferrez un beau
couple, là-bas, dans la partie du ciel réservé aux donneurs de
vie.
Je voudrais ici devant
vous, dire, une dernière fois, au nom de mes frères et sœurs et au
mien comment mon Père Paul a été une source d'inspiration.
Le plus loin, le plus
précieux et le plus attachant souvenir que je garde de lui, cela
peut-être vous paraitra curieux, mais c'est son humour. Quand il
était détendu, mettons un beau samedi soir de hockey ou le Canadien
avait fait du beau travail. Avec un bon''gin'' on prenait le
téléjournal et Papa y allait de ses commentaires sur les nouvelles
du jour.
C'était toujours
soupoudré de ces curieux petits jurons qu'il sortait de je ne sais
où ? Vous vous souvenez sans doute du sybillin 'Sybalgine'' ou du
dévorant '' Cré Dévore''. Sans oublier, ses fameuses grimaces
qu'il nous sortait pour appuyer un propos. Fallait voir et entendre
son imitation du ''Phare de Métis''. Papa avait du Bourvil dans le
pif. Il était cabotin, pas trop appuyé, ni convenu, juste la bonne
dose.
Cela lui venait peut-être
du cinéma qu'il aimait beaucoup. J'ai passé beaucoup de temps avec
lui devant le ''tube'' à voir et revoir de vieux films français,
des classiques américains. C'était pour nous deux une manière de
rapprochement, un partage. Au travers les conversations et
commentaires que les films ne manquaient pas de susciter, je pouvais
deviner les valeurs qu'il prévilégiait. Mon Père, je crois,
n'était pas aussi ''doc'' que la moyenne de ceux-ci. Il était
parfois provocateur mais pas donneur de leçons. Vous me prenez tel
quel ou rien.
Il avait du ''panache'',
aimait les gens qui en avaient. Que de millage il a fait sur cette
métaphore.
Il nous faisait bien rire
nous les jeunes ados de la famille et du voisinage, qui avec nos
arbrisseaux naissant allait se frotter au ''buck''. On devinait aussi
à la manière qu'il utilisait le sien, comme un bon thérapeuthe,
qu'un
bon panache ''durable''; devait avoir de
la souplesse pour faire de vieux os, sans blesser autruie et sa
personne.
Vous vous en doutez bien,
pour avoir eu tant d'enfants, Papa avait le sens de la famille, de
l'amour, du respect pour ce creuset de l'humanité. Lui-même venait
d'une belle et grande famille. J'ai déjà évoqué aux beaux jours
de notre enfance, la tendresse de ses accolades pour chacun de nous
lorsqu'il rentrait du travail. Ils nous faisait la ''saucisse' avec
nos couvertures. On s'en souvient tous, ça dit tout... Il a toujours
été là. Jamais il n'a rechigné a l'utilisation de ses outils,
ses voitures, ses bateaux , ses beaux livres et autres engins. On
étaientt des brise-fers, c'est sûr, surtout moi. Il nous disait
vous êtes des ''gâtés pourris'' mais sans dramatiser. Il savait
que nous en tirions des apperntissages. C'était sa façon de nous
pousser hors du nid et d'essayer nos ailes.
J'aimais aussi son intérêt
pour les sciences, toutes les sciences. Il avait de la vision, voyait
loin, tout l'intéressait . Trés tôt chez-nous, il y a eu des
Tintins, des Astérix , des revues de toutes horizons.
En ces temps reculés du
papier, on n'avait pas les ''Internets''. Mais on manquait de rien
pour ouvrir nos lucarnes. Papa aurait aimé cet outil. Lui, qui
aimait tant les belles cartes. Sa bulle aurait été plus vaste, elle
qui prenait déjà beaucoup de la place.
Bien sûr, comme nous
tous, il avait ses défauts. Trop méticuleux, un peu obsessif. Mais
rien de définitivement chronique. La postérité, cette bavarde aura
bien le temps de faire le point là-dessus. Notre Père était tout
d'un bloc et ne cherchait pas, comme il le disait a ''finasser''. Il
était direct et franc.
Il aimait beaucoup la
politique, mais d'avantage encore le ''pays''. Si bien, que pour
cette noble cause, il a tenté une candidature de député lors d'une
convention péquiste dans le comté de Matane. L'expérience l'a un
peu déçu. Les couleuvres à avaler et faire avaler et autres
courbettes tactiques de coulisses ont eu raison de ses véléités.
Je crois que ce fut un sage retrait. Cela ne l'a pas empêché de
supporter le mouvement dans la région, envoyant sa progéniture au
combat, gouter au joie du portes à portes et autres assemblées de
cuisine.
Je me demande souvent
pourquoi il n'y a pas d'autres marins dans la famille, nous y avons
été trempés très tôt. Tout un tas de revues nautiques
pataugaient autour de son fauteuil, suffisait qu'à nager autour.
C'est de son fauteuil et à
partir de cette documentation qu'il a dessiné les aménagements de
son voilier. Ce travail d'armateur et concepteur était son
passe-temps, fut son loisir. Je crois qu'il a eu un ''fun noir'' à
faire ça. Ses multiples talents pouvaient s'exprimer. Mais le plus
important, c'est le caractère intellectuel de l'exercice qui
l'animait, lui convenait. Lire sur les aventures de grands marins
comme Slocum,Tabarly et Moitessier était pour lui source d'évasion.
C'était formidable de gouter l'air du large drette là , dans son
fauteuil.
Moi je vous le dit c'est
pas plus mal d'avoir fait vivre la flamme de son rêve de marin au
long cours de cette façon. Du moment que cela le rendait serein et
heureux. Il faut bien le dire le ''passage à l'acte'' fut plus
difficile. Il faut être un bricoleur et un manuel de première ou
millionnaire pour faire naviger un voilier, hier, comme aujourd'hui.
Je sais aujourd'hui de quoi il en retourne.
Ce projet, ce rêve de
naviguer, je l'ai dans la peau depuis longtemps: si bien
qu'aujourd'hui, c'est moi qui fait voguer son voilier pour lui, par
lui, au travers lui, en son nom.
BRAVO!
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